Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, a déploré mercredi que les élections générales cambodgiennes du 23 juillet se soient déroulées dans un espace extrêmement restreint, ce qui a eu un impact négatif sur les droits des Cambodgiens à participer pleinement et équitablement à tous les aspects du processus électoral.
Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), des lois et des politiques restrictives ont entravé l'enregistrement et la participation des partis politiques et des candidats de l'opposition. Les partis d'opposition, les syndicats, les ONG et les médias ont été ciblés par des procédures pénales et autres procédures judiciaires, des menaces, des intimidations et parfois des agressions physiques.
« Il est préoccupant que le Cambodge ait été témoin d'un rétrécissement constant de l'espace démocratique ces dernières années, portant atteinte aux libertés fondamentales et au droit de participer aux affaires publiques », a déclaré M. Türk.
« Les partis politiques d'opposition, les militants, les membres des médias et autres ont fait face à de nombreuses restrictions et représailles qui semblent destinées à freiner la campagne politique et à entraver l'exercice des libertés fondamentales essentielles pour des élections libres et pleinement participatives », a-t-il ajouté.
Deux partis d'opposition disqualifiés
Avant les élections, la Commission électorale nationale a disqualifié deux principaux partis politiques d'opposition, dont le Candlelight Party. Immédiatement avant le jour des élections, le régulateur gouvernemental des télécommunications a ordonné aux fournisseurs de services Internet de bloquer les comptes de médias sociaux de trois organisations médiatiques jugées critiques à l'égard du gouvernement.
« Je suis préoccupé par le fait que ces restrictions et autres mesures d'intimidation ont créé un effet dissuasif, qui a privé les gens de sources crédibles d'actualités et d'informations lorsqu'ils avaient besoin de faire des choix éclairés dans l'exercice de leurs droits démocratiques », a dit le Haut-Commissaire.
« Une démocratie dynamique, forte et inclusive qui nourrit et respecte une pluralité de voix et d'opinions est fondamentale pour assurer le respect et la protection des droits de l'homme et est la clé d'un développement social et économique pacifique. J'exhorte le gouvernement à combler les lacunes, à corriger les manques et à engager un dialogue avec tous les partis politiques et les acteurs de la société civile afin de créer un espace civique propice et inclusif pour tous les Cambodgiens », a-t-il ajouté.
M. Türk a également exhorté le gouvernement à mettre en œuvre de nouvelles mesures pour renforcer l'inclusion et la participation des groupes marginalisés, notamment les femmes, les peuples autochtones, les personnes handicapées et les jeunes, dans le but de favoriser une démocratie plus inclusive et représentative.