La recherche du moins disant, les petites économies d'un jour. Tout se paye un jour.
Le rappel des airbags chez Citroën prend de l'ampleur et a de quoi inquiéter. Déjà invendable avec le 1.2 litre Pure Tec, aujourd'hui c'est le bouquet. La recherche du moins disant, les normes différentes au niveau des essais d'acceptabilité, le contrôle de la fabrication et de sa conformité au cahier des charges, la "solidité technique" de certains fabricants tout se paie un jour et les petites économies d'un jour font les grosses sorties d'argent de demain. A la chaîne, tout est fabriqué de plus en plus vite avec l'assistance de la CA0, DAO et demain de l'I.A et au bout du compte, les dysfonctionnements sont inévitables.
Le danger Takata est connu pourtant depuis des années. Qu'ont fait les constructeurs ? Cacher la poussière sous le tapis, jouer la politique de l'autruche, minimiser les risques ? Les constructeurs auraient dû organiser depuis longtemps des campagnes massives de rappel. On peut donc aisément comprendre que des actions collectives contre Citroën soient organisées car même s'ils ne sont pas responsables directement du défaut de l'airbag, leur manque criant de réactivité est tout à fait condamnable.
Organe de sécurité, l’airbag est censé sauver des vies. Encore faut-il qu’il fonctionne correctement. Les propriétaires de certains modèles Citroën et DS en savent quelque chose. L’histoire commence, en France, il y a presque 4 ans, en septembre 2020, avec un premier rappel concernant une défectuosité des airbags de marque Takata. L’affaire revient sur le devant de la scène en décembre 2023 puis en avril 2024 avec de nouveaux rappels. Depuis, nombre de propriétaires ont reçu au moins une lettre recommandée. Au total, plus de 600 000 voitures doivent repasser à l’atelier. Les rappels alertent sur la détérioration du gaz propulseur du coussin gonflable dans le temps, due à une exposition à des températures élevées ou à une forte humidité. Le gaz défectueux peut alors mal réagir lors du déclenchement de l’airbag en cas d’accident et déployer le coussin avec une trop grande force, entraînant avec lui des particules métalliques alors projetées vers les occupants. Les voitures vendues dans le sud de la France sont particulièrement affectées. En 2020, le rappel concernait d’ailleurs surtout les voitures vendues outre-mer. Et en 2025, le nord de la France est aussi touché.
Avec autant de modèles qui doivent retourner en concession, c’est le grand embouteillage dans les ateliers. Et lorsqu’on essaie de joindre un concessionnaire via la plateforme téléphonique dédiée, un message tourne en boucle : « Si vous appelez suite au courrier reçu à votre domicile concernant la campagne de rappel des airbags, tapez 1 », avant d’être automatiquement redirigé vers un téléconseiller. Mais, alors que la lettre intime aux propriétaires de « cesser immédiatement de conduire leur véhicule », il est difficile, dans les faits, d’obtenir un rendez-vous rapidement. Et même si au téléphone on vous promet un véhicule de courtoisie, l’attente pour un prêt est parfois assez longue ‒ il est aussi proposé de s’inscrire sur Internet pour disposer d’une « solution de mobilité ».
De la théorie tout ça. En 2025, la réalité est tout autre. Pas véhicules de prêts, des rendez-vous à un mois sans être sûr que les airbags seront eux au rendez-vous. Et qui dit vrai dans l'histoire. Au début des codes alphanumériques étaient indispensables afin d'obtenir ces airbags. Aujourd'hui, plus besoin de code. Etrange. De qui se moque t-on ? Certaines concessions vous propose un changement Airbag en une heure, d'autres exigent une immobilisation de véhicule la journée. De qui se moque t-on ? Les garagistes sont pris d’assaut. Le remplacement des deux airbags (conducteur et passager avant) demande environ 2 h de travail. Une intervention pas toujours évidente à caler dans l’agenda, comme nous le confieront les responsables de plusieurs garages Citroën S’ils disposent de suffisamment de temps pour se préparer à recevoir les clients, reste l’inquiétude d’obtenir assez de pièces de rechange et, surtout, à temps.
Et alors que Stellantis procède à un rappel massif de plusieurs modèles de Citroën C3 et de DS 3, Opel rappelle à son tour sept modèles. La marque allemande, filiale de Stellantis, est aussi touchée, puisque sept modèles sont affectés par des problèmes d’airbags défectueux. Il s’agit des modèles Astra H, Astra J, Cascada, Meriva B, Mokka, Signum, Vectra C et Zafira C.
Pourtant, Stellantis avait assuré qu’«aucun cas de défaillance n’a été identifié» sur les voitures Opel, tout en précisant qu’elles «sont équipées d’airbags différents» de ceux du fabricant japonais Takata mis en cause. De qui se moque t-on ? Certains joueraient-ils avec la sécurité au profit de bénéfices colossaux ?
Les conducteurs eux sont excédés, n'y comprennent plus rien et se posent d'innombrables questions sur la qualité de leur véhicule acheté souvent à crédit et qu'ils payent à la sueur de leur front. Certains nous on confié qu'ils en arrivaient même au main avec des services après vente, tant leur colère traduisait l'inquiétude pour leur famille, leur quotidien ainsi que leur activité professionnelle. Ils sont presque 2 700 automobilistes à s'être engagés dans une action collective et pourraient être bien davantage ces prochains jours. Une plateforme en ligne pour déposer un recours a été créée.
Le constructeur a une obligation générale de sécurité, conformément à l’article L. 421-3 du Code de la consommation. Il résulte de cet article que « les produits et les services doivent présenter, dans des conditions normales d'utilisation ou dans d'autres conditions raisonnablement prévisibles par le professionnel, la sécurité à laquelle on peut légitimement s'attendre et ne pas porter atteinte à la santé des personnes ».
En cas de non-respect de cette obligation, le constructeur doit procéder à un rappel du produit pour prévenir des risques pour les consommateurs (art. L. 423-2 du Code de la consommation et art. R. 321-14-1 du Code de la route). En cas de dommage corporel suite à un accident avec une Citroën ou une DS dotée d’un airbag défectueux, la responsabilité du constructeur pourrait alors être engagée si le consommateur réussit à prouver qu’il n’a pas été tenu informé du fait que le produit était défectueux.
Nous aura-t-on un peu menti sur la progression des ventes concernant le carnet de commande ?
Voilà ce qu’il arrive quand on ne communique pas de bonne fois avec ses clients. Et bien l’effet Airbag-Gate a des répercussions sur le nouveau modèle bien qu’il ne soit pas concerné par l’affaire de Airbag défectueux. Quelle fine gestion des affaires chez les dirigeants de Stellantis !