Le 5 novembre, Donald Trump a été élu 47ème président des États-Unis.
Dans la plupart des États, le scrutin était ouvert bien avant cette date, permettant le vote par anticipation. Le vote par correspondance est notamment possible aux Etats-Unis et permet aux électeurs américains de recevoir à leur domicile des bulletins de vote, qu’ils remplissent, signent et renvoient ensuite aux autorités organisatrices du vote.
Aux États-Unis, l’élection présidentielle est une élection au scrutin indirect. Ce système, perçu comme un compromis entre le vote populaire et le vote du Congrès, est prévu par les articles II et XII de la Constitution américaine du 17 septembre 1787. Le peuple américain ne vote pas directement pour élire son président mais pour élire le collège électoral, lui-même composé de 538 grands électeurs, bien que les bulletins de vote renseignent, par souci de clarté, uniquement les noms des candidats à la présidence et à la vice-présidence.
Dans chaque État, les différents partis politiques établissent une liste de grands électeurs qui les représenteront. Sur cette base, l’électeur américain désigne un intermédiaire : le grand électeur chargé de représenter le parti souhaité. Le grand électeur est ainsi tenu, légalement dans une trentaine d’États et moralement dans la vingtaine d’autres, de suivre son positionnement antérieur à son élection.
Le nombre de grands électeurs dont dispose un État équivaut au nombre d’élus que l’État totalise dans les deux chambres du Congrès. Ainsi, le nombre de grands électeurs varie et va de trois pour les États les moins peuplés, à 54 pour la Californie ou encore 40 pour le Texas.
Le recensement est ainsi un enjeu majeur à l’approche des élections puisqu’il peut faire complètement basculer les votes. À titre d’exemple, le recensement de 2020 a eu pour conséquence de faire perdre à sept États (Californie, Pennsylvanie, Michigan et État de New York entre autres) un grand électeur, qui ont été récupérés par cinq autres États. Le Texas compte ainsi, depuis 2020, deux grands électeurs supplémentaires.
Même si le résultat du vote pour le collège électoral est serré, la quasi-totalité des États applique le système du winner takes all : la couleur politique majoritaire ressortant du vote populaire emporte, avec elle, l’ensemble des grands électeurs de l’Etat. Seuls le Maine et le Nebraska font figure d’exception. Ces États attribuent deux grands électeurs au gagnant du vote populaire de l’État, mais départagent les autres en octroyant un grand électeur au vainqueur de chacun de leurs districts, soit deux dans le cas du Maine et trois dans celui du Nebraska. C’est là tout l’enjeu des « swing states » qui peuvent faire basculer l’élection.
Le 17 décembre, les grands électeurs se réuniront dans leurs États respectifs afin de voter officiellement. Ils adresseront leurs résultats au Congrès fédéral. En bref, les candidats à la présidentielle doivent remporter 270 grands électeurs, correspondant à la majorité absolue des 538 grands électeurs répartis entre les 50 États et le District de Columbia. Par la suite, les votes seront comptabilisés le 6 janvier 2025, soit 14 jours avant l’investiture du président élu.