Depuis que la Russie a envahi l'Ukraine, plus de 700.000 animaux de compagnie ont été laissés sur place. Quelques jours après le début du conflit, l'ONG PETA a envoyé deux équipes, allemande et anglaise, pour s'occuper d'eux. L'IFAW, organisation mondiale à but non lucratif qui aide les animaux et les hommes à cohabiter harmonieusement s'est aussi mobilisée. Apeurés, assoiffés, affamés, les animaux aussi sont victimes des conflits armés. Sur place, des militants s’unissent pour leur venir en aide et tenter d’accompagner au mieux leurs maîtres désemparés.
Fuir son domicile, son quartier, sa ville et son pays en guerre, c’est aussi avoir à prendre des décisions pour savoir qui fera partie du voyage. Cela a été le cas de nombreuses personnes souhaitant monter dans les trains bondés et très sélectifs qui quittaient les gares d’Ukraine. Laissant derrière eux, des animaux, sans défenses.
Dans l'Union européenne, il existe des règles d’accueil communes pour les animaux domestiques : il faut faire une demande d’identification de l’animal, prouver la validité de son vaccin contre la rage et être muni d'un passeport européen pour animaux. Cela concerne essentiellement les chats, les chiens et les furets. Les animaux originaires de l'espace extra-européen sont quant à eux soumis à des règles plus strictes selon le pays dans lequel leurs maîtres souhaitent les faire entrer.
Pour ces raisons, lorsque la guerre a éclaté en Ukraine, beaucoup d’animaux ont dû être abandonnés par leurs propriétaires. « De nombreux refuges en Ukraine collectent les animaux. Ils nous ont fait part de beaucoup de chiens et chats abandonnés dans les gares. Être confronté au choix de pouvoir sauver leur propre vie ou aucune en restant en Ukraine avec leur animal de compagnie... ce doit être une décision incroyablement difficile à prendre » souligne tristement Daniel Cox, directeur des campagnes de PETA Allemagne.
« On a eu une victoire avec les conditions d’accueil assouplies » explique Marie-Morgane Jeanneau, la directrice des campagnes de PETA France. Face aux demandes de nombreuses associations et fondations de protection des animaux, l’Europe s’est adaptée aux conditions extrêmes de la guerre en proposant un accueil nettement plus simple pour tous ces animaux. En France, le gouvernement précise qu’un dispositif d’urgence a été mis en place permettant d’accueillir les animaux qui ne répondent pas aux exigences habituelles. Les propriétaires d’animaux qui ne répondent pas à ces critères doivent rapidement contacter « un vétérinaire ou la Direction Départementale de la Protection des Populations du département de destination, en charge de la surveillance sanitaire de ces animaux ».
« Les animaux sont aussi des victimes de ce conflit, auxquelles on ne pense pas forcément. Notre mission chez PETA, c’est d’aider les animaux partout où ils ont besoin de nous » affirme la porte-parole de PETA France.
Comme National Geographic l'avait indiqué dans le récit du sauvetage de l’ourse Masha, « des dizaines de milliers d’animaux sont restés dans des zoos, fermes, sanctuaires, refuges, voire dans les rues dans toute l’Ukraine. La nourriture se fait rare, particulièrement dans les endroits qui sont sous le feu de l’artillerie ennemie, et de nombreuses zones sont inaccessibles pour l’aide extérieure. Les zoos et sanctuaires racontent que leurs animaux sont traumatisés par les bombardements, se recroquevillant en entendant les sirènes de raids aériens et les explosions, courant dans les clôtures, et allant même jusqu’à abandonner leurs petits. »