Il s'agit d'une véritable boule puante pour l'organisation dont la mission est d'œuvrer au maintien de la paix et de la sécurité internationales et à la protection des droits humains.
L’ONU est une organisation internationale où se traitent des questions qui transcendent les frontières nationales et qui ne peuvent pas être résolues de manière individuelle par les pays. L’ONU compte 193 États Membres, ce qui en fait une organisation à la portée quasi universelle. L’important travail des Nations Unies fait rarement les gros titres de la presse. Or, l'Organisation contribue à améliorer la vie et les conditions des peuples dans de nombreux domaines. L'arrivée des casques bleus est un souffle d'espoir pour ces populations. Malheureusement certains membres de ces unités de la paix, sont loin d'être des anges de la paix.
On se souvient que le chef de la mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca), Babacar Gaye, « a remis sa démission » à la demande du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon après le scandale des accusations d'abus sexuels contre des enfants commis par des Casques bleus. « Il m'est impossible de mettre en mot la colère, le tourment et la honte que je ressens après ces accusations récurrentes au fil des années d'exploitation sexuelle et d'abus commis par des forces onusiennes », a assuré Ban Ki-moon. « Je ne tolérerai aucun agissement de ceux qui remplacent la confiance par la peur (...) assez, c'est assez », a martelé le secrétaire général.
Dans une affaire séparée, la France avait enquêté sur des allégations d'abus sexuels commis sur des enfants en Centrafrique entre décembre 2013 et juin 2014. Ces accusations visaient notamment 14 soldats français qui faisaient partie de l'opération Sangaris menée par la France en Centrafrique et n'étaient pas sous le commandement de l'ONU. Toutefois, l'ONU avait aussi nommé une commission indépendante pour enquêter sur ce cas et plus précisément sur la façon dont les Nations unies ont géré l'affaire, après des critiques pointant du doigt la lenteur de sa réaction sur le dossier.
L'ONU prend elle les accusations de viols commis par des Casques bleus au sérieux ? REPORTAGE
Documentés pour la première fois en Bosnie et au Kosovo au début des années 1990, puis au Mozambique, au Cambodge, au Timor Oriental, au Liberia, en République Démocratique du Congo et en Haïti, entre autres, les cas d'abus et d'exploitation sexuels commis par des casques bleus ont ravagé des environnements parmi les plus vulnérables. Des histoires où les auteurs des faits bénéficient d'un niveau d'impunité scandaleux. À bien des égards, le déni de justice dont peuvent jouir les casques bleus auteurs de violences sexuelles est partie intégrante du système. En 2016, dans les colonnes du journal canadien Globe and Mail, Roméo Dallaire, chef de la mission de maintien de la paix au Rwanda durant le génocide de 1994, parlait d'une «culture du silence» et d'une impunité quasi totale pour les casques bleus postés aux quatre coins du monde. Ces casques bleus, s'ils commettent des crimes, sont soumis aux lois de leur pays d'origine, qui, fréquemment, ne leur adjoignent aucune responsabilité juridique.