Une visite éclair qui n'a pas calmé la détermination et la colère des indépendantistes.
En déplacement en Nouvelle-Calédonie, en proie à des émeutes depuis une dizaine de jours, Emmanuel Macron a multiplié jeudi les annonces pour tenter de résoudre la crise et d’amorcer un retour au « dialogue ». Arrivé dans la nuit de mercredi à jeudi à Nouméa, le chef de l’État a rencontré les chefs de file des partis non-indépendantistes et indépendantistes. Il a pris la parole à l’issue de ces rencontres pour faire part de ses décisions.
En outre, après onze jours de violences, Emmanuel Macron a promis qu’il allait « reprendre chaque quartier, chaque rond-point, chaque barrage », pour un « retour au calme dans les meilleurs délais ». En ce sens, le président a annoncé la mobilisation du GIGN et du RAID dans les quartiers « tenus par les émeutiers ». Mais à peine reparti, la situation n'a guère changé pour autant.
Ce vendredi 24 mai 2024, vers 15h15, alors qu'ils circulaient dans leur véhicule sur la commune de Dumbéa en direction du centre hospitalier du Médipôle, un fonctionnaire de police et son collègue ont été pris à partie physiquement par un groupe d'environ quinze individus. Dans des circonstances encore à déterminer, le fonctionnaire a fait usage de son arme de service en tirant un coup de feu pour se dégager de cette altercation physique. Un homme de 48 ans a été mortellement touché par ce tir. Les premières constatations révèlent des traces de coups sur les visages des policiers. Une enquête pour “homicide volontaire par personne dépositaire de l'autorité publique” a été ouverte et le policier a été placé en garde à vue.
Dans un climat qui demeure tendu depuis l'embrasement du 13 mai, la ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, est restée sur place pour installer notamment la mission de reconstruction économique promise par le chef de l'Etat lors de sa visite éclair.