C'est une véritable passe d'armes qui s'est tenue entre l'élu LFI de la Martinique et Gérald Darmanin à l'Assemblée Nationale, sur fond d'émeutes indépendantistes en Nouvelle Calédonie.
Après le Sénat, les députés ont adopté le texte, contesté par les indépendantistes, qui élargit le corps électoral propre au scrutin provincial de Nouvelle-Calédonie.
Malgré la vague de violences en Nouvelle-Calédonie, la réforme constitutionnelle poursuit son chemin après le vote favorable de l’Assemblée nationale, tôt mercredi 15 mai. Le projet de loi du gouvernement, déjà adopté au Sénat, a reçu 351 voix pour et 153 contre, les députés de gauche s’opposant à son adoption.
« Il pourrait avoir des conséquences incalculables pour la paix civile », a réagi dans la foulée le député La France insoumise (LFI) Bastien Lachaud. « Vous assumerez les conséquences de vos actes », a lancé au gouvernement Mathilde Panot, présidente du groupe LFI. « Ce texte est une étape (…) ne donnez pas le sentiment [qu’un] accord global est impossible », a rétorqué Philippe Dunoyer (Renaissance), en référence à l’accord entre loyalistes et indépendantistes que l’exécutif espère voir se concrétiser.
Les débats avaient avancé lentement mardi, Gérald Darmanin, accusant LFI « d’obstruction » parlementaire en défendant des amendements qui ne changeaient parfois qu’un mot ou une expression. Les « insoumis » ont rejeté la critique, assumant des amendements « rédactionnels » pour bénéficier de temps de parole sur la réforme, et en retirant certains, tout en reprochant à l’exécutif « d’allumer une mèche ».
Et que dire de cette intervention du député de la Martinique Jean-Philippe Nilor, coutumier de coups d'éclats dans l'hémicycle. « Elus d'outre-mer » revient sur cette passe d'armes avec le Ministre des Outre-mer qui n'a pas manqué de recadrer le député. Décryptage ensuite de Gauther Lebret, notre confrère de Cnews.
Environ 25 000 électeurs pourraient intégrer la liste électorale avec le texte selon l’Institut statistique de Nouvelle-Calédonie. « Il n’est plus acceptable qu’aujourd’hui la proportion des électeurs exclus du droit de vote aux élections provinciales et du Congrès s’élève à pratiquement 20 % », a estimé le député Les Républicains Philippe Gosselin.
Un gendarme a été tué jeudi matin en Nouvelle-Calédonie à la suite d'un «tir accidentel», a annoncé le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, dans un message à l'AFP. «Il ne s'agit pas d'un tir ennemi», a-t-on précisé de source proche du dossier. «Le gendarme décédé ce matin a été tué par un tir accidentel de l'un de ses collègues», précise une source au sein de la gendarmerie.