Un nouveau variant du coronavirus détecté pour la première fois en Afrique du Sud a été classé « préoccupant » vendredi par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui l’a baptisé « Omicron ».
« Le variant B.1.1.529 a été signalé pour la première fois à l’OMS par l’Afrique du Sud le 24 novembre 2021 (…). Ce variant présente un grand nombre de mutations, dont certaines sont préoccupantes », a déclaré le groupe d’experts chargé par l’OMS de suivre l’évolution de la Covid-19.
Le groupe d'experts s'est réuni vendredi à Genève pour évaluer le nouveau variant et échanger sur l’impact de ce variant en ce qui concerne l’efficacité des vaccins et les traitements actuels contre le coronavirus. « L’Afrique du Sud a demandé la convocation de cette réunion d’urgence afin de discuter des implications du nouveau variant », a précisé le porte-parole de l’OMS, Christian Lindmeier.
A l'issue de cette réunion, l'OMS a annoncé que le nouveau variant était classé « préoccupant » et baptisé « Omicron ».
Le nouveau variant a été signalé également au Botswana en petit nombre, selon l’OMS. Mais des cas ont déjà été identifiés à Hong Kong et Israël, selon des informations des médias.
L'OMS a déconseillé, vendredi, aux pays d’imposer des restrictions de voyage liées au nouveau variant du nouveau coronavirus. « À ce stade, la mise en œuvre de mesures relatives aux voyages est déconseillée », a déclaré lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève, Christian Lindmeier, avant la réunion du groupe d'experts .
« L’OMS recommande aux pays de continuer à appliquer une approche scientifique et fondée sur les risques lors de la mise en œuvre des mesures relatives aux voyages, conformément aux recommandations temporaires du Comité d’urgence », a-t-il ajouté.
Plusieurs pays d’Europe et d’Asie ont renforcé les restrictions sur les voyageurs étrangers en provenance d’Afrique du Sud. Des pays ont même annoncé une mesure similaire visant la venue de voyageurs des pays voisins, notamment la Namibie, le Lesotho, le Zimbabwe et le Botswana.
Sur un autre plan, l’agence onusienne estime qu’il faudra encore quelques semaines pour comprendre le niveau transmissibilité du nouveau variant.
« Il nous faudra quelques semaines pour comprendre l’impact de ce variant. Les chercheurs travaillent pour mieux comprendre les mutations et ce qu’elles pourraient signifier en termes de transmissibilité ou de virulence du variant, et quelles pourraient être les effets sur les outils de diagnostics, les traitements et les vaccins », a dit le porte-parole.
Près de 100 séquençages du variant ont été signalés depuis le 11 novembre dernier et les premières analyses montrent que ce variant présente certaines mutations qui doivent faire l’objet d’études plus approfondies. Jeudi déjà, l’OMS avait affirmé qu’il « faudra quelques semaines pour comprendre l’impact de ce variant sur tout vaccin potentiel ».
« Nous ne savons pas encore grand-chose à ce sujet. Mais ce variant comporte un grand nombre de mutations et avec autant de mutations, cela peut avoir un impact sur la façon dont le virus se comporte », a déclaré la Responsable technique de l’OMS pour la Covid-19, Dre Maria Van Kerkhove, lors d’une réunion en ligne sur les réseaux sociaux.
Dans le même temps, les autorités sanitaires de l’Union africaine ont tempéré.
« Il existe de nombreux variants mais certains n’ont pas de conséquence sur la progression de l’épidémie », a dit de son côté, lors d’une conférence de presse hier jeudi, John Nkengasong, du Centre de contrôle et de prévention des maladies de l’Union africaine.
Plus largement, l’Afrique du Sud connaît une nouvelle hausse des contaminations ces dernières semaines. Avec 3.498 nouveaux cas pendant la semaine du 15 au 21 novembre, le géant d’Afrique australe a signalé une hausse de 82% de ses nouvelles infections (5,9 nouveaux cas pour 100.000 habitants) par rapport à la semaine précédente.
Ces dernières 24 heures, plus de 1275 nouveaux cas et 22 décès ont été enregistrés, contre une centaine au début du mois de novembre. Au total, l’Afrique du Sud recense 2,9 millions de cas depuis le début de la pandémie, dont 89.600 décès.
Par ailleurs, plus de 35% des adultes éligibles sont totalement vaccinés. Selon un décompte établi le 21 novembre 2021 par l’OMS, un total de 24.646.053 doses de vaccin ont été administrées en Afrique du Sud.