Le cancer est la première cause de décès chez l'homme et la deuxième chez la femme. En 2023, Santé publique France a recensé 433 000 nouveaux cas de cancer, un chiffre qui a doublé depuis 1990.
« L'espoir pour beaucoup de patients », déclarait en février 2021 Emmanuel Macron à l'occasion de l'annonce d'une stratégie nationale décennale de lutte contre le cancer. En France, en 2018, 157 000 hommes et femmes sont décédés des suites d'un cancer. « Derrière ces chiffres qui sont souvent froids, impersonnels, ce sont des vies. Des deuils que l'on peut éviter. Des familles qui peuvent se reconstruire ».
Bientôt un traitement contre le cancer grâce à la technologie de l'ARN messager (ARNm) ?
Mercredi 20 mars 2024, le laboratoire allemand BioNTech a indiqué viser la commercialisation d'un premier traitement contre le cancer en 2026 grâce à cette technologie. "L'entreprise prévoit de continuer à développer ses projets en vue de son premier lancement en oncologie prévu en 2026", a indiqué le laboratoire dans un communiqué à l'occasion de la publication de ses résultats annuels.
BioNTech travaille actuellement sur plusieurs thérapies contre différents cancers (mélanome, prostate, tête et cou, ovaire, poumon, colorectal), des immunothérapies et des vaccins, actuellement en phase d'essais cliniques. Le laboratoire espère obtenir des autorisations pour dix de ces traitements d'ici à 2030, ajoute le communiqué.
Pendant la pandémie de Covid-19, le laboratoire allemand avait utilisé la technique de l'ARN messager pour mettre au point l'un des vaccins innovants contre la maladie, développé avec le géant américain Pfizer. Après avoir vendu des millions de doses, BioNTech a réinvesti ses bénéfices dans la recherche contre le cancer, spécialité initiale de ce laboratoire créé en 2008 par deux chercheurs en oncologie.
Imaginons un monde sans cancer.
L’experte en nanomédecine et en immuno-oncologie, Sandra Oucher s'est confiée de façon optimiste à nos confrères du Point. Selon elle l'intelligence artificielle jouera un grand rôle . Elle affirme que « lors des phases de recherche et d'essai, nous devons tester un certain nombre de candidats médicaments aux mécanismes d'action très différents. L'intelligence artificielle nous permet justement d'analyser de grands jeux de données de santé.
En France, nous sommes tous dotés d'une carte Vitale contenant des données médicales. Si les centres de recherche contre le cancer mais également les grandes entreprises pharmaceutiques pouvaient croiser les données de l'ensemble des cartes Vitale, nous pourrions gagner un temps incroyable. Aujourd'hui, créer un médicament nous prend au moins dix ans, voire quinze. Grâce aux modèles prédictifs, nous pourrions avoir des idées de l'efficacité mais aussi de la sécurité de l'emploi de nouveaux traitements plus rapidement. Ce serait une avancée incroyable ».