Le lycée niçois a été évacué à la suite d'une fausse alerte à la bombe.
Des centaines d’élèves du lycée Don Bosco ont été tenus à l’écart, ce mercredi matin, à la suite d’un mail menaçant envoyé via une messagerie piratée. Un mail envoyé la veille aux alentours de 22h40 et dans lequel l'auteur exprime sa colère. « J'en ai marre de cette vie de merde, de vous professeurs et de ce lycée ».
Le lycéen poursuit, écrivant, « Cela fait 4 mois que je prépare mon plan ». Il souligne aussi « grâce à des frères déterminés pour l'Etat Islamique, j'ai décidé de tout faire explosé ».
Alertés, les policiers n'ont pas pris la menace à la légère. Ils se sont mobilisés massivement pour se rendre dans l'établissement accompagnés de démineurs et de chiens renifleurs. La police nationale renforcée par la police municipale ont sécurisé les lieux. La centaine d'internes a été évacuée, et les centaines d'élèves ont été tenus à l'écart du côté du Novotel, près du Palais des Expositions.
Au final « les élèves pourront réintégrer l'établissement une fois le dispositif de sécurité définitivement levé » , a indiqué sur X la direction interdépartementale de la police nationale (DIPN 06).
Les personnes à l’origine de ces faux signalements risquent jusqu’à deux ans de prison et 30.000 euros d’amende. « Mais, et c'est une nouveauté, nous allons désormais les considérer comme des violences psychologiques sur les personnes avec préméditation », a indiqué la procureure de Paris, Laure Beccuau, dans une interview au journal Le Parisien. « C'est un délit qui vaut trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende ». C'est encore davantage si la menace concerne la sécurité d’un avion en vol : jusqu’à cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende.
Dans la Somme en octobre, une femme a été condamnée à huit mois de prison, dont quatre mois ferme. Elle a reconnu être à l’origine d'un appel anonyme indiquant qu'une bombe se trouvait dans un collège près d’Abbeville. À Lille, en septembre, en homme a été condamné à huit mois de prison ferme après une fausse alerte dans un train.
Que le message soit envoyé par mail ou sur les réseaux sociaux, les forces de l'ordre peuvent retrouver son identité via son adresse IP, signature électronique unique pour chaque ordinateur.
« Nous effectuons des réquisitions judiciaires auprès des opérateurs téléphoniques et fournisseurs d’accès à internet pour obtenir un relevé des adresses IP », avait indiqué Denis Jacob, secrétaire général d'Alternative Police-CFDT à BFM.
La tâche se complique lorsque les auteurs brouillent les pistes en dissimulant cette adresse IP, notamment au moyen d'un VPN. Mais « on a mis énormément de moyens pour identifier les lignes téléphoniques, y compris quand on appelle en masqué, on arrive à retrouver les adresses IP, les numéros de téléphone » .
Mais « un appel ou un mail, il y a toujours une signature numérique et on finit toujours, même si ça peut prendre un peu de temps, par retomber sur celui ou celle qui est derrière », avait affirmé sur franceinfo David Le Bars, secrétaire général du Syndicat des commissaires de la police nationale (SNCP).
Les policiers ne devraient pas avoir de mal à retrouver l'auteur de cette alerte à la bombe. Le lycéen a, en effet laissé son nom sur le mail qu'il a lui même envoyé.
Alors que les fausses alertes à la bombe se sont multipliées en fin d'année 2023, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a averti, « on retrouve tout le monde ». Le 18 octobre 2023, le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a promis que les « petits plaisantins, qui s'amusent avec ces fausses menaces, seront retrouvés et punis ».