Suite à l'article révélant la maltraitance et l'humiliation d'un enfant à l'Institut privé et Catholique Jeanne de France, Patmedias a reçu de nombreux appels. L'article a, par ailleurs, été longuement commenté.
Pour de nombreuses raisons, Patmedias souhaite apporter des compléments d'informations.
Il s'est passé un peu plus d'un mois avant que la rédaction ne décide de parler de cette affaire. Un mois aucours duquel nous avons vérifié les témoignages en notre possession. Un mois à appeler et rappeler le responsable de l'établissement, M.Matricon. Juste avant de rédiger cet article nous avons encore essayé de le joindre, sans succès. Et pourtant ces collaborateurs nous ont certifié qu'il avait bel et bien reçu nos messages. La rédaction lui a même envoyé l'article. Nous rappelons que notre souhait était de permettre au directeur de donner sa version des faits qui se sont déroulés dans son établissement. M.Matricon semble terré dans son silence. Mais pas tant que cela. Nous avons appris qu'il avait répondu à un journaliste d'un média de la région. Le directeur lui aurait confié (dixit notre confrère) que "tout est faux, c'est une famille à problèmes". Cela ne nous étonne pas comme réponse du directeur. Certains responsables politiques ont la même réaction, pensant étouffer les affaires. Le plus étonnant est que notre confrère nous questionne sur nos réelles intentions. "Pourquoi partez-vous en croisade contre Jeanne de France ?" nous demande t-il. Et il poursuit "et puis ce n'est pas l'affaire du siècle". Halluciant comme réaction, aucun bénéfice du doute. Notre confrère va jusquà nous accuser d'avoir rédigé un article "à charge", alors que nous avons sollicité à de très nombreuses reprises M.Matricon, par souci d'équité.
Rappelons que dans un article publié le 16 mai 2014, la rédaction à laquelle appartient mon confrère n'a eu (et c'est normal dans ces affaires) aucun témoignage des personnes incriminées dans une dénonciation de maltraitances dans une cantine scolaire de Nice. Que doit donc faire la presse dès lors? Abandonner les investigations, les interrogations? Trop facile.
Et nous posons les questions suivantes : c'est quoi l'affaire du siècle? Est-ce le but recherché? Et surtout sur le dos d'un gamin en proie à la violence d'un adulte?
Nous savons que le directeur a appris la nouvelle que tout récemment, ignorant les pratiques de son enseignante. Et après, qu'a t-il fait, sinon protéger cette dernière et chercher à mettre dehors un enfant? Car il faut savoir que nous avons les preuves qu'une exclusion était prévue. Nous savons qu'un surveillant, a constaté les faits alors que l' enseignante était en arrêt maladie. Ce surveillant reconnait avoir vu l'enfant au fond de la classe, face à un mur. Ce surveillant reconnait que le directeur, remontant les quatre étages de l'établissement pour arriver à la classe, ne cessait de répéter "ce n'est pas possible, ce n'est pas possible". Et pourtant arrivé sur place, la réalité était belle et bien là. Il ne pouvait que constater l'inacceptable.
Inaccepetable qu'il a cautionné puisque le surveillant affirme qu'il aurait reçu des instructions lui interdisant de parler de cette affaire. "Je ne dirai plus rien, j'ai des ordres de M. Matricon, je dois rester à ma place" a t-il répondu au père de la jeune victime qui réclamait des explications. Ne rien dire, se taire. Pourquoi?
Le 18 novembre 2005, la Cour d'Appel de Paris a rendu un Arrêt de la plus haute importance concernant les quelques 31 000 établissements et services sociaux et médico-sociaux de France, ainsi que l'ensemble des personnes accueillies et des professionnels de ce secteur. Cet Arrêt permet de briser la loi du silence en affirmant réellement les droits citoyens de ceux que l'on nomme " usagers " : les personnes accueillies et accompagnées dans leur projet de vie par des professionnels avertis et des institutions accueillantes de qualité.
De toutes les violences, les violences envers les enfants sont certainement les plus cachées. La loi du silence y règne en maître. Et c'est particulièrement vrai pour les maltraitances, c'est à dire les violences subies par des enfants alors qu'ils sont à la garde d'une personne de confiance ou dont ils dépendent. La loi impose aux citoyens et aux professionnels de signaler les enfants en danger et ce jusqu'à 18 ans (art 434-1 et 434-3, art 226-13) sur la levée du secret professionnel.