Après l'école maternelle Rotschild, en mai dernier l'Institut Jeanne de France fait l'objet de très sérieux soupçons de maltraitance.
Pourquoi un élève de huit ans qui présente quelques lacunes scolaires s'est vu infligé des punitions jugées disproportionnées par ses parents ?
Pourquoi sa maîtresse, l'a tout simplement isolé, placé au fond de la classe, assis à son bureau, tournant le dos à ses camarades, face au mur ? Une situation qui aurait durée une dizaine de jours.
L'enfant a bien sûr alerté ses parents qui ont eu confirmation de la situation par d'autres élèves. Malheureusement l'histoire ne s'arrête pas là.
Après l'avoir isolé, la maîtresse a harcelé psychologiquement son élève.
« Tu n'existes plus, tu es un fantôme » lui lançait elle constamment, quand il levait le doigt pour répondre et participer, devant ses 27 autres camarades.
Pourtant, l'Institut Jeanne de France se veut être une école privée catholique, avec des valeurs résumées ainsi sur le site internet de l'établissement : « C'est un lieu où l'on veut enseigner et éduquer, et où l'on s'efforce de vivre ensemble avec passion les valeurs incarnées par l'Evangile de Jésus-Christ ». Les parents ont donc tenté par tous les moyens de faire la lumière sur cette affaire et demander des comptes à l'enseignante, parfois absente, en arrêt maladie ou indisponible. Face à une volonté de dialogue, le déni. L'équipe enseignante restait sourde et indifférente aux appels au secours des parents.
« M. Matricon, le directeur, nous a même pris pour des demeurés » nous confie le père.
Un chef d'établissement qui ira jusqu'à mettre à la porte de force la mère, venue constater les faits. Finalement en guise de réponse, loin d'une concertation motivée par le bien être de l'enfant, c'est une sanction qui a été retenue ; un conseil de discipline pour l'exclure définitivement de l'école.
Aujourd'hui, il n'est plus à Jeanne de France. Et il se porte beaucoup mieux. Mais cette famille ne veut pas en rester là. Son témoignage a pour but de déterminer les responsabilités de l'enseignante et du directeur d'établissement. « Ce qui nous gêne, c'est que cette maîtresse est encore en place, malgré ce qu'elle a fait subir » souligne le père qui a appris (en contactant d'autres établissements pour inscrire son fils), que de nombreux enfants quittaient Jeanne de France pour des raisons mystérieuses, non avouées publiquement.
La maltraitance des enfants n'est pas un phénomène récent mais dont on parle davantage aujourd'hui. À la différence de la maltraitance physique, les violences psychologiques faites aux enfants sont plus difficiles à déceler et pourtant, elles sont parmi les formes de violences les plus fréquentes.
D'autres évènements plus graves, d'humiliation en public, de harcèlement, ont affectés l'élève. « Notre enfant ne voulait plus faire ses devoirs, ne voulait plus aller à l'école, il pleurait, je suis un fantôme répétait-il » témoigne le père.
Bernard Lempert, psychothérapeute, définit dans Désamour cette forme de violence comme « un meurtre psychique » : faire en sorte que l'enfant ne soit rien.
Et que dire de la famille qui a vécu l'enfer, au bord de la dépression? Et ses autres parents, des amis auparavant, qui baissent aujourd'hui la tête en les croisant ?
Leur souffrance silencieuse laissait indifférent les autres.
Les violences verbales sont interdites par la loi et font partie des atteintes à l'intégrité de la personne au même titre que les autres formes de violence.
Contacté par la rédaction de Patmedias, M. Jean-Paul Matricon n'a pas voulu répondre à nos questions.
Affaire à suivre.