Les obsèques de l'écrivaine Maryse Condé, exploratrice des identités antillaises et noires, vendredi à l'église Saint-Germain-des-Prés à Paris.
La romancière antillaise s’est éteinte dans la nuit du 1er au 2 avril, à l’âge de 90 ans, a annoncé son mari.
Elle ne voulait ni « d'un fatras de demi-vérités ni d'un édifice de fantaisie », tout en démarquant Jean-Jacques Rousseau : « Je veux montrer à mes semblables une femme dans toute la vérité de la nature et cette femme sera moi. »
Sa longue vie fut marquée par de nombreux séjours aux Etats-Unis (elle a enseigné à la Columbia University), à Paris, dans le sud de la France, et en Afrique Guinée, Ghana, Sénégal). Après quelques pièces de théâtre, et deux premiers romans, Maryse Condé obtient ses premiers succès au milieu des années 1980 avec son épopée romanesque Ségou, en deux tomes : Les Murailles de terre et La Terre en miettes. Un succès confirmé en 1986 avec Moi, Tituba sorcière noire de Salem, paru au Mercure de France.
Dans son roman Les Belles Ténébreuses, paru en 2008, trois ans après Histoire de la femme cannibale , elle racontait les aventures du métissage, quête identitaire avec en toile de fond le fanatisme religieux, l'émigration et les préjugés raciaux, ses thèmes de prédilection.
En 2018, elle obtint le prix Nobel dit « alternatif ». C'est l'époque où elle multiplie les déclarations publiques, toujours orientées vers le racisme et la discrimination. Un an plus tard, en 2019, elle s'emporte et déclare au quotidien espagnol ABC : « La France est un des pays les plus racistes au monde. »