Le Club RFI Lagos (Nigeria) a fêté ses 7 ans / Hommage à l’écrivaine Maryse Condé.
Cette semaine, le Club RFI Lagos au Nigeria parle de son anniversaire et de ses activités autour de la francophonie. Dans cette émission, nous rendons également un hommage à une grande voix de la littérature francophone, la Guadeloupéenne Maryse Condé décédée le 2 avril 2024, à l’âge de 90 ans. Prolifique, elle a écrit plus d’une trentaine de romans, parmi lesquels Hérémakhonon (1976) ; Ségou (1984) ; Moi, Tituba, sorcière noire de Salem (1986) ; La Colonie du Nouveau Monde (1993) ; La Migration des cœurs (1995) ou encore Haïti chérie (1998) et La Belle Créole (2001).
Originaire de Guadeloupe, Maryse Condé est journaliste, dramaturge, auteure pour la jeunesse, essayiste et romancière. Elle a également été professeure émérite à l’université de Columbia, aux États-Unis, où elle a fondé le Centre d’études françaises et francophones. Elle est l’auteure d’une œuvre considérable, traduite en plusieurs langues et s’est vue décerner à de nombreuses reprises des récompenses littéraires internationales, jusqu’à celle récente du prix de la Nouvelle Académie de littérature (qui a remplacé en 2018 le Nobel de littérature).
«Dans ses œuvres, avec un langage précis», Maryse Condé «décrit les ravages du colonialisme et le chaos du post-colonialisme», a fait valoir l’Académie lors de l’annonce du prix. Dans son discours de remise, l’auteure a déclaré qu’il était possible de devenir écrivain « qu’on soit femme, noire ou originaire d’un tout petit pays ».
L’œuvre de Maryse Condé embrasse trois continents, l’Amérique, l’Afrique et l’Europe, liés à ses parcours divers et à ses engagements. Sa lecture d’Aimé Césaire la conduit à remonter le fil de l’histoire de l’esclavage et cette quête identitaire la mène en Afrique de l’Ouest. De cette expérience, elle tirera Ségou, roman historique en deux volumes qui la fait entrer dans le paysage littéraire. Vont suivre de nombreux romans où elle met souvent en scène des femmes maltraitées par l’histoire, qui tentent de conquérir leur liberté (Moi, Tituba sorcière noire de Salem ; Victoire, les saveurs et les mots, où elle rend hommage à sa grand-mère ; Desirada…). Elle aborde aussi la question des classes sociales à travers la saga d’une grande famille caribéenne (La Vie scélérate, prix de l’Académie française en 1988), et se raconte dans une magnifique autobiographie (La Vie sans fards). Elle met fin à ce qu’elle nomme « le mythe de la négritude » dans Le Fabuleux et Triste Destin d’Ivan et Ivana, son dernier roman inspiré de l’attentat terroriste d’Amedy Coulibaly en 2015.