Stellantis tombe de haut. Jusqu’ici, le groupe automobile né il y a presque quatre ans de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler avait toujours ébloui ses pairs par des performances financières hors du commun. Et pour cause : ce constructeur généraliste affichait les plus belles marges opérationnelles de l’industrie automobile mondiale.
Lundi 30 septembre, Carlos Tavares a dû ravaler ses promesses. Le « psychopathe de la performance », comme il s’appelait lui-même, a dû se résoudre à publier le premier avertissement sur résultat de son histoire. Une humiliation. Le dirigeant avait fixé pour objectif pour toute la décennie une marge à deux chiffres ? Pour 2024, Stellantis ne prévoit plus qu’une marge située entre 5,5 % et 7 %. Elle était de 14,4 % en 2023.
L’ère Tavares touche à sa fin. Le compte à rebours est lancé pour trouver un successeur au directeur général de Stellantis, quatrième constructeur automobile mondial avec ses quatorze marques (Peugeot, Citroën, Fiat, Opel, Chrysler, Jeep…) auxquelles s’ajoute la griffe chinoise Leapmotor. Jusqu’à présent, le patron de 66 ans était resté évasif sur son désir de continuer la course au-delà de la ligne d’arrivée en janvier 2026. La décision serait celle de son conseil d’administration, dont il fait également partie, répondait-il lorsqu’il était interrogé à ce sujet. L’agence Bloomberg a révélé que cette question serait mise à l’ordre du jour d’un conseil d’administration début octobre. Une information confirmée par Stellantis. Le groupe vient d’annoncer une baisse de ses ventes de 27 % au troisième trimestre, à 33 milliards d’euros. Les livraisons de véhicules ont baissé de 20 % d’une année sur l’autre. Stellantis justifie cette chute par la transformation de son offre de produits, des réductions de ses stocks planifiées en Amérique du Nord et par des « vents contraires liés à un environnement de marché difficile en Europe ».