Emmanuel Macron a débuté jeudi 23 mai au matin sa visite éclair en Nouvelle-Calédonie en souhaitant un retour «le plus vite possible» à «la paix, au calme, à la sécurité», mais aussi au «dialogue». Après une semaine d'émeutes qui ont laissé l'archipel profondément meurtri et dans l'impasse politique le chef de l'Etat s'est déplacé dans l'île pour une visite éclair. A peine descendu de l'avion il a tout de suite répondu aux questions des journalistes présents sur le tarmac pour donner les raisons de sa venue en urgence.
«Ma volonté (..) est d'être aux côtés de la population pour que le plus vite possible, ce soit le retour à la paix, au calme, à la sécurité. C'est la priorité des priorités», a déclaré le chef de l'État. Accompagné des trois hauts fonctionnaires qui auront pour mission de renouer le dialogue avec les indépendantistes et non indépendantistes, Emmanuel Macron a appelé à un «apaisement constructif» et à la recherche d'une «solution» politique.
Interpellé par de jeunes Kanaks, lors d'une rencontre au Haut-commissariat de Nouméa, Emmanuel Macron a défendu sa révision de la Constitution contestée, sans toutefois dire s'il compte la suspendre. Détonateur des violentes émeutes et objet de vives négociations, cette réforme prévoit d'accorder le droit de vote aux élections provinciales à de nouveaux électeurs, notamment ceux installés depuis au moins dix ans en Nouvelle-Calédonie.
«On est quand même un drôle de pays, a déclaré le chef de l'État. En France, on a permis le vote des étrangers [européens] aux élections locales… Et là on dit à des gens, qui sont là depuis dix ans, qu'ils n’ont pas le droit de voter aux élections locales». C'est en vertu d'un compromis trouvé avec les Kanaks que Jacques Chirac avait décidé en 2007 d'empêcher de voter les électeurs installés après l'accord de Nouméa, en 1998 - une exception française.