La valse des délégués à l'Outremer se poursuit. Elle s’appelle Marie Guévenoux. Depuis le 8 février 2024 , elle est la nouvelle ministre déléguée chargée des Outre-mer auprès de Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, dans le gouvernement Gabriel Attal.
Inutile de retenir son nom ?
La nouvelle impétrante ne fait que passer. Quelle expérience a-t ‘elle des territoires excentrés de la République ? A peu près aucune. Comme ses prédécesseurs. C'est grave docteur ?
Cela n'empêche jamais de faire naître les projets sur papier. Des plans vite remisés dans leurs placards de prédilection. Voués sans doute à une très improbable recherche en paternité. Cette fois ce sera en maternité. Ainsi soit-elle ! Rue Oudinot, on défile en rangs d'oignons très serrés et à intervalles de plus en plus raccourcis. A peine le temps de se pencher avec commisération sur le malaise multiforme des confettis de l'Empire.
Une chose est certaine. Après Jean-François Carenco et Philippe Vigier, Marie Guévenoux aura elle aussi l’occasion de découvrir les beautés des territoires ultramarins. D’ailleurs son prédécesseur l’a bien souligné en laissant sa place. « Évidemment déçu de ne pas pouvoir continuer » , a-t-il affirmé. Mais, car il y a toujours un mais en politique, il a mesuré toutefois « la chance » qu'il a eue de parcourir « l'intégralité des territoires à l'exception de Wallis-et-Futuna » . Mince Emmanuel, il aurait dû s'y rendre, samedi matin. Loupé .
« Je suis allé cinq fois à Mayotte, trois fois à La Réunion... On a fait un travail formidable et je reviendrai dans quelques jours sur tout ce que l'on a pu faire avancer dans les territoires ultramarins », a souligné Philippe Vigier, qui remercie « tous les Ultramarins qui (l)'ont accueilli dans leur immense majorité avec beaucoup de générosité. Il y a toujours quelques réfractaires, mais c'est normal ! »
Ah ces politiques, toujours très soucieux de garder les cheveux bien coiffés, même quand les tempêtes et les cyclones décoiffent et ravagent tout sur leur passage dans ces régions éloignées du centre du pouvoir….de l’œil d’Emmanuel Macron. Quoiqu’il en soit, contrairement à son autosatisfaction affichée de rigueur pour la circonstance, le départ de Philippe Vigier était demandé et très attendu en Outre-mer.
Mais revenons à la nouvelle, Marie Guévenoux, tout juste sortie du chapeau du président et qu’il envoi sur un portefeuille extrêmement complexe. Son premier dossier sera, dit-on obséquieusement, l'occasion de se faire « emmayotter » . Attention car Estelle Youssouffa veille, avec son châle aux couleurs des femmes combattantes de Mayotte, les « chatouilleuses » . Pour la député « Mayotte est sans doute une poussière dans l’océan indien ». Mais son « attachement à la mère patrie est très importante, car c’est une protection » . La député de Mayotte qui a aussi affirmé chez nos confrères de Cnews que « peu importe le casting, il y a du travail, il faut des actes » . Alors aux actes Citoyenne Marie sinon vous risquez d’être fortement chatouillée !
Sans oublier qu’il y aura, à n'en pas douter dans la foulée, quelques virées dans les îles à bananiers, cocotiers et frangipaniers. Sans « chloredéconner » , c'est du sérieux Madame la Déléguée. Avant de cingler à la prochaine équation politique vers une vraie nouvelle affectation. Quelle connaissance a la tout juste nommée de ces pays d'au-delà des mers et de leurs peuples ? Au vu de son CV, aucune. Mais elle apprend vite et avec rigueur a-t-elle laissé entendre sur LCP Assemblée Nationale il y a quatre mois.
Qu'à cela ne tienne. Les affaires des Outremers concernent avant tout les estampillés ultra-marins. A eux de se saisir de leur destin.
Et que les palinodies ministérielles restent dans l'oubli.